Fausses rumeurs

De plus en plus de fausses informations (fake news) circulent sur Internet. Elles sont issues de l'imagination délirante et sans limite de leurs auteurs et répandues par des conspirationnistes ou des amateurs de sensationnel. Ils y voient l'intervention du diable, de sociétés secrètes, d'extra-terrestres… La cathédrale n'y échappe malheureusement pas. S'y mélangent les attaques de milieux anticléricaux. De nombreuses fausses informations ont été intentionnellement répandues depuis sa construction. Les réponses à la plupart d'entre elles sont apportées ici ainsi que sur certains écrans du site.

La cathédrale est édifiée sur l'Axe Majeur reliant Cergy à la Roche de Solutré

Cer­tains voient un ali­gne­ment en­tre l'Axe Ma­jeur de Cer­gy Saint Chris­to­phe, la ca­thé­dra­le d'Évry, la vil­le de Châ­teau-Chi­non et la Ro­che de So­lu­tré. Ces deux der­ni­ers sites étaient chers à Fran­çois Mit­ter­rand à qui on prê­te un goût pour l'éso­té­ris­me. Ce dis­po­si­tif ("émet­teur" à Cer­gy, "ré­cep­teur" à Évry) permettrait de "dialoguer" avec les morts.

En fait, si on prolonge l'Axe Majeur de Cergy dessiné par Dani Karavan dans un but purement artistique, il ne se dirige pas exactement vers la Roche de Solutré. De plus, une ligne joignant Cergy à Château-Chinon traverse effectivement Évry mais pas la cathédrale. L'idée d'une quelconque interaction entre ces différents lieux est une utopie.

La cathédrale a été financée par l'État

En con­tra­dic­tion avec la Loi de Sé­pa­ra­tion de l'Égli­se et de l'État, ce der­nier a fi­nan­cé la cons­truc­tion de la ca­thé­dra­le.

Ce qui est exact : des fonds publics (État mais aussi Région et Agglomération d'Évry) ont partiellement financé la partie "laïque" de la cathédrale, à savoir le Centre d'Art Sacré. La partie "cultuelle" (la plus importante) a été financée par des fonds religieux (Chantiers du Cardinal, diocèse de Munich…) et des dons.

La cathédrale est un édifice franc-maçon

La for­me en co­lon­ne tron­quée et le tri­an­gle du toit sont ty­pi­que­ment des sym­bo­les franc-ma­çons.

L'architecte Mario Botta a déclaré qu'il n'était pas franc-maçon et que l'inclinaison du toit n'avait pour but que de donner une orientation à l'édifice. D'autre part le triangle maçonnique se présente pointe en haut (contrairement au toit de la cathédrale). Le triangle est surtout un important symbole catholique, celui de la Trinité.

La cathédrale n'est pas orientée correctement

La ca­thé­dra­le n'est pas ori­en­tée à l'est com­me tou­tes les égli­ses.

Il est d'usage que les églises soient "orientées", c'est à dire le chœur tourné vers l'orient et le soleil levant (et non Jérusalem comme le prétend une légende tenace). La cathédrale est effectivement tournée vers le nord-ouest en raison de la configuration du terrain. L'orientation à l'est n'est nullement obligatoire et de nombreuses églises ont une disposition différente pour diverses raisons. Les premières églises, à l'image des temples romains, étaient généralement tournées vers l'ouest. C'est le cas de trois des quatre basiliques majeures à Rome : Saint Pierre, Sainte Marie Majeure et Saint Jean de Latran.

La disposition des briques n'est qu'un dispositif anti-tags

La dis­po­si­tion des bri­ques "en poin­te" n'a pour but que d'em­pê­cher les graf­fi­tis.

La disposition des briques est un choix décoratif de l'architecte que l'on retrouve, d'ailleurs, sur toute la hauteur du bâtiment, y compris à l'intérieur. Cette disposition particulière permet, en outre, d'empêcher la réverbération des sons et confère par conséquent une excellente acoustique.

La cathédrale a été uniquement construite par opposition à la mosquée

La cons­truc­tion de la ca­thé­dra­le n'avait pour but que de con­tre­ba­lan­cer l'im­por­tan­ce de la mos­quée de Cour­cou­ron­nes si­tuée à pro­xi­mi­té.

Dès son arrivée à Évry, Monseigneur Herbulot a pris conscience d'une part de la nécessité d'édifier un vaste lieu de culte à Évry, d'autre part de recentrer le diocèse sur la ville-préfecture, centre de décision. Les deux édifices ont été construits quasiment simultanément, l'un ne défiant pas l'autre.

Ce n'est pas la seule cathédrale construite au XXème siècle

La ca­thé­dra­le No­tre Da­me de Cré­teil a éga­le­ment été cons­trui­te au XXème siè­cle.

La cathédrale de Créteil a effectivement été construite au XXème siècle (1976) mais comme église paroissiale. Elle n'a été érigée en cathédrale qu'en 1987 puis reconstruite en 2015. La cathédrale d'Évry a été construite comme cathédrale en 1992 et est donc la seule construite en France au cours du siècle.

Cette église n'est pas une cathédrale

Au­cun dé­cret éri­geant l'égli­se en ca­thé­dra­le n'a été pu­blié par le Va­ti­can.

Ce type de document est inutile. En effet, un décret du Vatican a modifié le nom du diocèse en ajoutant Évry à Corbeil-Essonnes en 1989. Or un diocèse porte toujours le nom de la ville où se trouve l'église-cathédrale. De plus c'est une maquette de cathédrale, et non d'église, qui a été présentée au pape. Enfin, ce dernier, lors de sa visite, a bien rappelé dans son allocution à plusieurs reprises qu'il était accueilli dans une cathédrale.

Une cathédrale ne peut pas être ronde

Le plan "clas­si­que" d'une égli­se, et rai­son de plus d'une ca­thé­dra­le, a la for­me d'une croix.

Le plan en croix, pour traditionnel qu'il soit, n'est ni général ni obligatoire pour les églises. Beaucoup sont rectangulaire (plan basilical des premières églises chrétiennes), d'autres trapézoïdales (l'église gothique Saint Aspais de Melun, par exemple), hexagonales (l'église moderne de l'Immaculée Conception, toujours à Melun) souvent en fonction des habitations qui les entouraient lors de leur construction. D'autres sont rondes, en particulier les cathédrales modernes de Brasilia et Rio de Janeiro.

La cathédrale est une salle de spectacle

L'in­té­ri­eur a la dis­po­si­tion d'une sal­le de spec­ta­cle avec une scè­ne, des pro­me­noirs, des her­ses d'éclai­ra­ge et un écran qui tom­be sur l'au­tel.

Une messe avec des célébrants et une assistance peut, au premier degré, être assimilée à un spectacle. Toutes les églises ont une nef qui accueille le public et un chœur surélevé afin d'être visible. Un bon éclairage est également souhaitable. Un écran escamotable est installé au-dessus de la cathèdre et non pas au dessus de l'autel. Enfin les galeries "à l'italienne", peu utilisées, permettent d'accueillir, avec parfois une très mauvaise visibilité, un grand nombre de fidèles lors d'importantes cérémonies.

Le Christ du chœur n'est pas catholique

La Croix au des­sus de l'au­tel n'a que trois bran­ches, un sym­bo­le gnos­ti­que, et n'est donc pas ca­tho­li­que.

La Croix en forme de Τ (lettre greque "tau") est très répandue dans l'Église, en particulier dans l'ordre franciscain. Ce n'est qu'à partir du VIème siècle qu'elle a pris la forme "classique" actuelle. À l'époque du Christ la croix de suplice était constituée d'un poteau vertical (stipes) fixé dans le sol et d'une pièce de bois amovible (patibulum) placé en haut du poteau donnant à l'ensemble une forme de Τ.

Dans la Bible, le livre d'Ézéchiel indique le signe Τ comme marque de l'élection divine. Le "Tav", dernière lettre de l'alphabet hébraïque, est un signe de bénédiction et de paix. Il rappelle la Croix, signe de la libération.

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