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La cathédrale est située sur la Place des Droits de l'Homme
et du Citoyen, entre l'université et l'Hôtel de Ville d'Évry-Courcouronnes,
proche de la gare centrale, de la Chambre de Commerce et du Conservatoire
Yannis Xenakis. C'est dire qu'elle est au cur de la Ville Nouvelle,
préfecture du département de l'Essonne.
Séduit ou non, on est d'emblée surpris par son aspect extérieur,
massif vu de la place, plus doux vu de l'arrière. En rien elle ne fait
penser à un lieu de culte et encore moins à une cathédrale !
Cette tour de brique massive que certains ont comparé à une
colonne brisée maçonnique (voir les
controverses), à une cheminée, voire à une proue
de navire ou à une tête de Christ, ne peut laisser indifférent.
La forme circulaire peut surprendre mais se retrouve dans d'anciennes églises
en Arménie ou au Danemark et plus récemment dans les cathédrales
de
Brasilia
ou de de
Rio
de Janeiro.
Symbole de rassemblement, le cercle est aussi celui de la perfection divine
et de l'alliance entre Dieu et les hommes. On est loin de l'église
"traditionnelle" en forme de croix latine, le chur orienté
pour recevoir les premiers rayons du soleil. Faut-il s'en étonner ?
Pouvait-on construire ici une cathédrale du Moyen Âge : fallait-il
refaire "l'erreur" de la cathédrale
New-York
édifiée à la fin du XIXème siècle
dans un style "inspiré du gothique français" ?
L'évêque ne l'a pas souhaité. Beaucoup lui en sont reconnaissants.
Elle a reçu en 2013 le label "Patrimoine du XXème
siècle" attribué par le Ministère de la Culture
et de la Communication.
Le cylindre taillé en biais de 38 m de diamètre culmine
à 34 m au-dessus du sol. L'architecte n'a pas voulu construire
un édifice "isolé" mais "humain" (J'ai
pensé au projet de la "Maison de Dieu" avec l'espoir de construire
la Maison de l'Homme M.
Botta). C'est pourquoi la cathédrale est accolée à
un ensemble immobilier dont la forme carrée rappelle celle d'un cloître.
Au centre de celui-ci devait initialement prendre place un jardin avec un
bassin et une petite rigole.
Après avoir noté la quasi-absence d'ouvertures, l'il est
tout de suite attiré par les vingt-quatre tilleuls qui couronnent le
sommet. Leur symbolique est multiple, tout d'abord symbole de résurrection
: les arbres revivent au printemps après la mort apparente de l'hiver.
C'est aussi celui du temps qui passe (les heures de la journée) ou
encore du lien entre l'Ancien (les douze Tribus d'Israël) et le Nouveau
Testament (les douze Apôtres).
Le matériau est lui aussi exceptionnel. À part celle d'Albi,
la brique n'a pas été employée en France pour construire
les cathédrales (il s'agit, en fait ici, de l'habillage d'une structure
de béton). Mais ce qui est le plus étonnant est la disposition
géométrique retenue. À un traitement uniforme, l'architecte
a préféré un motif qui fait penser aux maisons de Tozeur
dans le Sud tunisien. Tout cela donne au bâtiment une "chaleur"
que l'on retrouve accentuée à l'intérieur. Il ne s'agissait
pas là uniquement de réaliser une surface anti-graffitis comme
certains l'ont prétendu.